ORIGINES DU DOMAINE
Le domaine du Val d’Arques est situé sur la commune de Saint-Eustache-la-Forêt, au cœur du pays de Caux dans le département de la Seine-Maritime. La première mention de son nom remonte à la fin du XIIe siècle. C’est Stéphane d’Arques, clerc de la paroisse de Saint-Eustache qui donna son nom aux terres.
Avec la guerre de cent ans et l’occupation anglaise qui ne favorisent pas l’installation permanente d’une famille, le domaine va ensuite passer de propriétaire en propriétaire, jusqu’à revenir à la famille Deschamps en 1474, qui y vivra durant près de deux siècles.
Le premier Deschamps à habiter le lieu est Jean, qui hérite du domaine grâce à son mariage. Tour à tour, ses successeurs agrandissent le domaine dont Nicolas Deschamps hérite en 1571. Compagnon d’armes d’Henri IV pendant les guerres de religion, il est anobli par ce dernier en 1593 à la basilique de Saint-Denis. Grâce à cet acte, le Val d’Arques devient une propriété noble et acquiert des droits seigneuriaux comme celui de posséder un colombier.
C’est le fils de Nicolas, David, qui fera construire le château encore présent aujourd’hui, pour témoigner du prestige acquis par la famille à travers son histoire. Ses armes, deux « D » entrelacés, sont inscrites sur les tirants des cheminées du château. Tour à tour conseiller au parlement du roi, secrétaire ordinaire de la Chambre du roi, et commissaire de la marine du Ponant, cet homme à la carrière prestigieuse finira par être appelé le « Seigneur du Val d’Arques ».
Faute de descendants, la famille Deschamps perd la propriété du domaine en 1692. Au début du XVIIIe siècle, celui-ci revient à la famille Martin de Boisville. Le premier propriétaire est un certain Etienne, écuyer et conseiller du roi. Malgré la révolution française de 1789 qui met en péril bon nombre de familles nobles, le patriarche parvient à conserver le domaine dont finira par hériter Jean-François Martin de Boisville. Homme d’église, ce dernier part en exil durant la révolution avant de revenir sur les terres familiales sous le règne de Napoléon Ier. L’évêque de Rouen, Etienne-Hubert Cambacérès le nomme vicaire général en 1801. Il sera par la suive l’évêque de Dijon de 1822 jusqu’à 1829, date de sa mort.
HISTOIRE CONTEMPORAINE
En 1972, le château ainsi que ses cinq bâtiments agricoles sont classés « Monument historique » par le ministère de la culture français. En effet, bien que régulièrement entretenus et rénovés, les façades et toitures des édifices ont gardé leur aspect d’origine, un fait relativement rare pour des constructions datées de cette époque.
Le propriétaire qui contribuera le plus à faire perdurer la renommée du Val d’Arques à notre époque est l’architecte Jean-François Bodin. Avec son épouse Béatrice, il passera près de vingt années à rénover les lieux tout en veillant à conserver le caractère historique du site.
Fondateur d’Ecart International avec Andrée Putman, Jean-François Bodin est notamment connu pour avoir travaillé sur la modernisation du musée national d’art moderne Georges Pompidou, et du non moins célèbre musée Picasso de l’hôtel Salé.
Béatrice Bodin a entièrement revu la composition des jardins, parvenant à créer une parfaite harmonie entre les différents univers présents. Il suffit de s’y promener quelques instants pour constater le bien-être et la quiétude qui émanent des lieux. Un véritable havre de paix que les visiteurs prendront plaisir à découvrir.